
Il y a des soirs où le théâtre quitte la scène pour venir s’installer… chez vous. Dans un salon, une cuisine, un coin de jardin. C’est ce qu’il s’est passé lors de la lecture Un jour, il s’est installé, partagée chez l’habitant — un moment suspendu, simple et fort, où les mots ont trouvé refuge au milieu des rires, des verres qui tintent et des silences émus.
Et puis, quelques jours plus tard, un message est arrivé. Un texte magnifique, offert par un spectateur. Un vrai cadeau. Il raconte avec ses mots à lui la magie de cette soirée, l’émotion ressentie, les visages croisés, la douceur de ce théâtre qui se glisse dans la vie quotidienne et la rend plus belle.
On ne pouvait pas garder ça pour nous. Alors on le partage ici, avec gratitude et un grand sourire — parce que ces mots rappellent à quel point accueillir une lecture chez soi, c’est ouvrir sa porte à l’imprévu, à la poésie, et à l’humanité.
Et si, la prochaine fois, c’était chez vous ? 🎭💛
Voici le témoignage reçu après cette belle soirée :
Un soir d’automne, sur une chaise puis très vite debout, dans le salon HLM de nos hôtes – Haute Lecture Magnifique- , un homme curieux à la voix évidente s’est installé. Il va nous conter l’invraisemblable histoire de l’homme Oiseau. Enfin il va prêter sa bouche et ses mots à une jeune fille de la cité Printemps, Fleurs et Soleil à Machecoul.
Dans ce petit coin rural du pays de Retz, un petit trio d’immeubles à l’entrée du bourg.
Un drôle de zigue arrive sur le coin et va réussir peu à peu à se faire adopter par les habitants qui vont de ci de là lui offrir quelques bribes de leurs existences.
On fait alors la rencontre avec les gendarmes du coin qui veillent à ce qu’il n’y ait pas de trouble à l’ordre public et repartent rassurés, avec la petite Émilie qui offre à l’Oiseau un bout de pain, puis c’est le tour d’Etienne-qui-a-raté-sa- vie et qui réussira à écrire à son fils lointain, apparaissent une perceuse bruyamment noctambule et Maryvonne-qui-a-quitté-Paris pour revenir se marier à Machecoul près du lac de Grand-Lieu. On croise Germaine au fils plongeur dans les mers chaudes et également Marthe à l’épopée très rock’n’roll…
« Pourquoi on ne pourrait pas bien vivre ici et pourquoi la vie ça serait mieux ailleurs, et d’ailleurs est-ce que les gens seraient différents ailleurs ? »
Les paroles des unes et des autres construisent un décor à ce lieu de prime abord décrié voire invivable. Rien à voir, selon l’Homme Oiseau, à un échec patent de vivre ici, non, il suffirait de parler, de se rencontrer, d’échanger, d’endosser le costume de la convivialité pour que la fête ait « de la gueule ».
Formidables bouts de vie qui n’attendent qu’à éclore par-delà les lèvres souvent closes et qui éclatent d’humanité.
Henri Mariel nous tient calmement en haleine sans esbroufe ni tricherie, ses billevesées sont sorties tout droit d’un sacré réel qui nous attrape le cœur et l’esprit. Son conte urbain nous happe avec douceur.
Une fois agapes et libations closes chez nos amis vertaviens, gaillardement on foncerait bien dans la nuit pour aller voir ces trois immeubles de Machecoul, guetter les gens à leurs fenêtres et deviner sur quel banc l’Homme Oiseau s’est installé mais le livre va nous suffire avec, en sus, le climat musical du contrebassiste qui éclaire le ciel du retour.
Merveilleux partage réussi du « livre réel », bravo.
kaLoup




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