Dora, le kamishibaï et l’art d’échapper aux cadres

Le théâtre de papier : un art entre voix et images Le kamishibaï — ce « théâtre de papier » japonais — a toujours porté en lui une double vocation : raconter et montrer. Le conteur, en faisant défiler des images peintes dans un castelet, guide le regard du spectateur tout en sculptant l’histoire par…


Le théâtre de papier : un art entre voix et images

Le kamishibaï — ce « théâtre de papier » japonais — a toujours porté en lui une double vocation : raconter et montrer. Le conteur, en faisant défiler des images peintes dans un castelet, guide le regard du spectateur tout en sculptant l’histoire par sa voix. Ce dispositif, simple et ancestral, place le spectateur dans une posture unique : entre écoute et contemplation, entre immersion dans le récit et distance offerte par l’image.

Quand la tradition rencontre l’animation

Dans notre projet, ce kamishibaï prend une forme nouvelle : il devient animation, compagnon de la lecture théâtralisée Sakado. Ici, l’image n’est pas simple illustration ; elle dialogue avec la voix, amplifie le rythme, ouvre des espaces intérieurs. L’art traditionnel s’allie au contemporain, et ce mariage ouvre un territoire réflexif : celui de l’éphémère, du mouvement, de la liberté.

Or c’est précisément ce que raconte l’histoire de Dora.
À 104 ans, elle disparaît le jour de son anniversaire, refusant la célébration qu’on voulait lui imposer. Dora rejette le culte des dates et des chiffres, cette fascination sociale pour l’âge qu’elle juge artificielle : « Qu’ai-je fait pour mériter qu’on m’honore ? » demande-t-elle. Sa révolte n’est pas bruyante, mais essentielle : elle choisit la fuite comme acte de liberté. Elle décide de marcher hors des sentiers tracés, loin des « bien-pensants », y compris de sa propre famille.

Une histoire qui se déplie

Le rapprochement avec le kamishibaï se fait alors évident. Comme Dora, le théâtre de papier échappe aux codes du spectaculaire. Pas de grandes machines, pas de décors monumentaux : juste un cadre en bois, des images, une voix. Une simplicité qui, paradoxalement, ouvre des mondes. L’histoire n’est pas donnée en bloc : elle se déplie, image après image, comme la trajectoire intime de Dora se dévoile pas à pas.

Vivre sans se laisser enfermer

Ainsi, le kamishibaï devient le miroir d’une quête : comment vivre sans se laisser enfermer ?
Dora, à travers ses 104 ans, nous invite à questionner la valeur qu’on accorde au temps qui passe. Le kamishibaï, par sa modestie et sa puissance narrative, nous rappelle que l’essentiel n’est pas dans le cadre, mais dans ce qu’on choisit d’y faire exister.

Une méditation en images et en mots

En croisant les deux, Sakado propose plus qu’un spectacle : une méditation sur la liberté, l’âge, et l’art de se raconter. Une expérience où l’image et la parole s’unissent pour inviter le spectateur à suivre Dora — non pas pour savoir où elle va, mais pour accepter d’oser, comme elle, l’inconnu.

Plus d’infos sur Sakado ICI


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